Kamel-Eddine Fekhar est décédé ce matin à l’hôpital Franz Fanon de Blida. Son avocat Salah Dabouz l’a annoncé ce matin 28 mai dans une vidéo. L’activiste a été admis aux urgences ce matin après que son état de santé s’est dangereusement agravé.
En grève de la faim depuis 53 jours, l’ancien élu du FFS a été arrêté le 31 mars dernier. Il est accusé d’« atteinte à la sûreté de l’État» et d’« incitation à la haine raciale ». Des associations de défense des droits de l’Homme ont réclamé sa libération.
Fekhar a été arrêté avec ses deux enfants près de son lieu de travail par les services de sécurité sans qu’aucun mandat d’arrêt ne soit émis à son encontre. En réaction à son arrestation arbitraire, Kamel-Eddine Fekhar a immédiatement entamé une grève de la faim.
Kamel-Eddine Fekhar, militant et activiste
Pour rappel, Kamel-Eddine Fekhar est médecin de formation, militant des droits de l’Homme et ancien élu du Front des forces socialistes (FFS). Il est surtout connu pour son action dans la vallée du Mzab où il n’a jamais cessé de lutter contre la répression que subit la minorité ibadite par les pouvoirs publics ainsi que l’instrumentalisation de la question Mzab pour créer des tensions dans la région.
Il a déjà été emprisonné pendant les évènements de Ghardaïa. Après sa sortie de prison, Fekhar a continué à se battre pour ses idéaux. L’activiste a été dans le collimateur du pouvoir depuis qu’il a appelé à l’officialisation du rite Ibadite.
Kamel Eddine Fekhar s’est battu pour une véritable pluralité :
« On est maintenu dans une situation d’illégalité, donc de vulnérabilité. En Algérie, le droit à la différence n’est pas reconnu. Lorsqu’un ministre déclare que l’officialisation de l’ibadisme est une atteinte à l’unité nationale, je trouve cela très grave. Cela obéit à une volonté d’imposer la pensée unique »
(https://www.observalgerie.com, 28-05-2019)