Le mercredi 5 octobre 1988, attablé à la terrasse du jardin public de la ville de Ain Oulmène ,située à 33 kilomètres au Sud du chef-lieu de wilaya de Sétif , je commentais avec des copains le début des émeutes du 5 octobre 1988 ,la plus grande révolte populaire.
Mon fils ainé avait à peine 2 mois et aujourd’hui, 28 ans jour pour jour après, peu de gens s’en souviennent, malheureusement.
Les jeunes n’en souviennent pas du tout de ces évènements, ni de la décennie noire, la plus sanglante post-indépendance.
Des émeutes avaient commencé bien avant dans plusieurs villes du pays qualifiés par un ministre de « chahut de gamins » et je me rappelle ça a commencé aussi à Ain Oulmène ,en été 1988, des jeunes remontés à bloc ont saccagé la résidence d’un « magistrat » et avait failli être lynché en plein centre de la ville.
Après les émeutes du 5 octobre,une nouvelle Constitution votée le 23 février 1989, les algériennes et algériens y croyaient et y aspiraient à une réelle démocratie mais ce ne fût rien,le multipartisme est légalisé,le front islamique du salut (FIS) a « gagné » au premier tour les législatives en décembre 1991,le président Chadli Bendjedid a démissionné et l’armée a décidé d’annuler le processus électoral , la France de François Mitterand a accusé l’Algérie de ne pas « achever le processus démocratique ».
Très vite l’Algérie a basculé dans le terrorisme, les médias étrangers minimisaient les attentats et quand ces derniers devenaient des massacres de masse tels que de « RELIZANE et de BENTALHA » ont commencé à faire la une des journaux audio-visuels.
Les attentats du 11 septembre 2001 changent la donne, les occidentaux commencent enfin à comprendre ce qui se passe en Algérie et découvrent le terrorisme.
Près de 200.000 personnes ont péri lors de la décennie noire 1991-2001, les algériennes et les algériens ne voient pas encore le bout du tunnel, le cauchemar continue…