Avec le retrait des six autres candidats de la compétition électorale pour début de fraude dans le sud du pays, Mouloud Hamrouche a déclaré que «le taux de participation a été de 20% à l’échelle nationale».
L’armée, partie prenante, dans le jeu politique, a joué un rôle de premier plan dans la vie politique du pays. Qui commande l’armée, courtisée par tous, gardienne du système politique, centre de décision, haut lieu où s’élabore la politique, détient le pouvoir réel, commande le pays. Elle a fait et défait les présidents et a porté à la magistrature suprême tous les présidents, morts ou vivants.
La démission forcée des présidents Bendjedid et Zeroual de manière brutale pose le problème du rôle politique de l’armée qui a fait des services de renseignements, le DRS, une police politique qui traque les Algériens et interfère de manière directe dans le trucage de toutes les élections, avec le concours de l’administration. Elle est l’assise du système politique. La politique du président Bouteflika, qui s’égare et égare le peuple, divise l’armée dont il faut préserver la force et la cohésion, exercice où il excelle pour se libérer des faiseurs de roi qui l’ont fait roi, afin de devenir roi par lui-même. Le problème sérieux et grave c’est que, à partir du moment où l’armée est partie prenante dans le jeu politique, sans que ses membres puissent contourner les règles de toute armée et qui font sa force, à savoir la discipline, le respect de la hiérarchie militaire, l’obéissance aux chefs, elle se trouve soumise à de graves tensions qui la déchirent.
Le devoir, l’honneur des militaires est de servir la nation : le pouvoir au peuple, le peuple au pouvoir, l’armée à la nation, l’Algérie à toutes les Algériennes et à tous les Algériens. Les énergies longtemps contenues au sein des officiers supérieurs de l’armée, doivent se libérer pour se mettre au service de la nation et apporter le concours de leurs compétences et de leurs expériences à la promotion de la transition démocratique.
5e question : L’insertion internationale de la crise actuelle
L’histoire et la géographie, pour l’essentiel les intérêts de l’Algérie et sa présence dans le monde, dictent la politique étrangère du pays faite de style, de volonté et de ténacité, d’où résulte l’efficacité. Le présidentialisme qui sévit à outrance empêche la diplomatie algérienne de jouer son vrai rôle. L’accélération de l’histoire, qui a frappé à la porte de l’Algérie, fait du départ du président un préalable, un impératif même.
La politique traditionnelle de l’Occident, de l’Amérique et de la France en particulier, est basée sur un soutien aux dictateurs d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Leur intérêt n’est pas humanitaire ou culturel mais stratégique, matériel et économique. L’hégémonie culturelle de la diplomatie occidentale renforce le jeu diplomatique des Etats-Unis et de la France. Cela implique une reprise en main très forte de la diplomatie algérienne. Quand se joue le destin du pays l’avenir n’est pas écrit.
Alger, le 6 avril 2014
PS : cet article est la suite de celui du général à la retraite Hocine Benhadid, paru dans El Watan du 2 avril 2014, et répond à cinq questions retenues d’un commun accord.
Ali-Yahia Abdennour (El-Watan du 08-04-2014)