C’est un revers pour les islamistes d’Ennahda. Le parti de Rached Ghannouchi reconnaît sa défaite aux législatives tunisiennes organisées dimanche. Fort de 89 députés élus au sein de l’assemblée constituante, il était depuis 2011 la première force politique du pays. Ce sont les laïcs de Nidaa Tounès, mené par Béji Caïd Essebsi, qui sont arrivés en tête du scrutin.
« Nous avons des estimations qui ne sont pas encore définitives. Ils (Nidaa Tounès, ndlr) sont en avance de plus ou moins une douzaine de sièges. Nous aurions environ 70 sièges et eux environ 80 » sur les 217 à pourvoir, a déclaré Zied Laadhari, porte-parole du mouvement. Il s’agit d’estimations réalisées par des observateurs d’Ennahda présents au dépouillement dans les bureaux de vote. Ces chiffres sont basés sur des données d’observateurs d’Ennahda présents au dépouillement dans les bureaux de vote « mais ce n’est pas complet », a-t-il précisé.
« La Tunisie a besoin d’un gouvernement de coalition nationale »
Le chef de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, avait dès dimanche soir déclaré disposer « d’indicateurs positifs » plaçant son parti « en tête ».
Le président d’Ennahda, Rached Ghannouchi, avait lui affirmé dans la nuit que « quel que soit le premier, Nidaa ou Ennahda, l’essentiel est que la Tunisie a besoin d’un gouvernement de coalition nationale, d’une politique consensuelle ». « C’est cette politique qui a sauvé le pays de ce que traversent les autres pays du Printemps arabe », avait-il ajouté.
Les élections sont destinées à doter enfin la Tunisie d’institutions stables près de quatre ans après la révolution.
(AFP)